Low-tech : kézako ?

Depuis quelques années, le mouvement low-tech fait parler de lui mais… de quoi parle-t-on ? Comment définir une low-tech ? Comment concurrencer les produits high-tech existants à très bas prix qui ne paient pas encore l’addition environnementale ? Enerlog vous propose son regard en s’appuyant sur des exemples intriguant comme l’Ikigaï de la Low-Tech et la cafetière low-tech !

Depuis près de 5 ans, le mouvement low-tech est en plein essor et voit l’émergence de nombreuses initiatives. Mais de quoi parle-t-on ?

De prime abord, les low-technologies semblent répondre à des besoins de base : chauffer son habitat, chauffer son eau, cuisiner, produire son électricité ou encore se déplacer. Cette liste n’est pas exhaustive mais contraste avec les high-tech en questionnant l’usage et en cherchant à écarter le superflu de nos quotidiens. La cuisson au four solaire, l’usage de toilettes sèches ou encore le chauffage solaire à air chaud fait de plus en plus d’adeptes parmi les citoyens en quête de sobriété et de résilience.


Cependant, il n’existe pas de label « Low-Tech » et plusieurs organismes comme le Low-Tech Lab et Ingénieurs Engagés travaillent à uniformiser l’usage du terme. La définition la plus employée est sans doute celle de l’association Low-Tech Lab qui définit comme Low-Tech une technologie, un service ou un savoir-faire qui répond aux critères suivants :

  • Utile : elle répond à des besoins essentiels dans les domaines de l’énergie, l’alimentation, l’eau, la gestion des déchets, les matériaux de construction, l’habitat, les transports, l’hygiène ou la santé.
  • Durable : Robuste, réparable, recyclable, elle est pensée pour que son impact écologique et social soit optimal depuis la production, la distribution, l’usage et jusqu’à la fin de vie.
  • Accessible : À l’inverse des high-tech, son coût et sa complexité technique ne sont pas prohibitifs pour une large tranche de la population.

Cette définition semble délaisser le côté social de l’approche pourtant présente dans les faits. En effet, le mouvement s’articule autour de la convivialité des chantiers, de la transmission des connaissances et de la considération de l’individu au sein des structures. Des initiatives comme l’Atelier Paysan, Enerlog ou EclowTech se tournent vers l’usage de sociétés coopératives dont la culture repose sur la répartition du pouvoir et des richesses.

Cependant, il existe des nuances dans le mouvement Low-Tech. La no-tech promeut un mode de vie évitant d’utiliser les technologies en soulignant le bilan négatif et chronophage de la plupart d’entre elles tandis que la lower-tech caractérise une recherche de sobriété supérieure à la high-tech sans prétendre atteindre une perfection. Pour illustrer la complexité à caractériser une technologie, l’association nantaise APALA a proposé en 2018 un outil d’analyse illustrant l’impact environnemental d’une technologie à la conception, la production, au transport, à l’utilisation, la maintenance et à la fin de vie.

Diagnostic du degré low-tech d’une machine à café italienne
Diagnostic du degré low-tech d’une machine à café à capsules Lavazza

L’utilisation de cet outil pour comparer une cafetière italienne et une cafetière à capsules est parlante ! Bien que la cafetière italienne semble plus low-tech que la cafetière à capsules notamment sur les phases de conception, de fin de vie et de maintenance, son impact lors de sa fabrication et de son utilisation laisse à désirer. Effectivement, la production d’aluminium et le chauffage au gaz de la cafetière demande beaucoup d’énergie et caractérise toute la difficulté à catégoriser une technologie comme « low-tech » ou « propre ».

Cette recherche de perfection se retrouve également dans la posture des inventeurs et bricoleurs en quête de sobriété et a de quoi créer parfois des petites dissonances cognitives ! L’ikigaï des LowTech, présenté par Thomas Désaunay dans le cadre d’un projet réalisé avec le Campus de la Transition souligne la difficulté de la low-tech à concurrencer sur tous les plans la high-tech existante à très bas prix et qui ne paie pas encore l’addition environnementale.

Ikigaï de la Low-Tech

Entre bas prix, qualité du service rendu et choix réalisés dans les procédés, il parait encore aujourd’hui difficile pour un produit d’atteindre la perfection.

Il faut souvent faire des concessions : payer plus chère sa low-tech, remettre partiellement en cause des besoins de consommation ou encore accepter que la low-tech ne soit pas irréprochable sur le plan environnemental.

Thomas Désaunay – Campus de la Transition

Enerlog s’inscrit dans cette démarche lower-tech qui ne vise pas la perfection mais tente, lors de ses formations low-tech sur la construction d’un chauffage solaire, de réconcilier un coût accessible (formation en prix libre), un chauffage performant et un système électronique minime. Nos séjours seront l’occasion d’expérimenter cette approche low-tech en tachant d’atteindre tous ensemble l’Ikigaï !

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